Donation-partage 

Fiscalité, avantages et limites | Nexco


Expert Comptable Paris

Sommaire/Plan détaillé

  • Introduction
  • Donation-partage : définition et fonctionnement
  • Cadre légal et formalisme
  • Avantages concrets du dispositif
  • Limites et risques à anticiper
  • Incidence fiscale et calcul des droits
  • Stratégies comparées de transmission (donation simple, testament, assurance-vie, démembrement)
  • Études de cas (famille recomposée, entreprise familiale, enfant handicapé)
  • Points de vigilance et bonnes pratiques
  • FAQ
  • Pourquoi Nexco ?

En France, la donation-partage transforme la succession en un acte de vie : elle permet de distribuer son patrimoine devant notaire, de figer la valeur des biens et d’ancrer la paix familiale avant que les aléas du marché ou les tensions entre héritiers ne s’invitent. Depuis la réforme du taux d’impôt sur les transmissions opérée en 2024 et la revalorisation des abattements applicables aux dons familiaux annoncée en février 2025, cette technique séduit de plus en plus de contribuables soucieux d’optimiser leur fiscalité tout en maîtrisant la répartition de leurs actifs.

Donation-partage : définition et fonctionnement

L’article 1075 du Code civil autorise tout parent à « faire entre ses héritiers présomptifs la distribution et le partage de ses biens et de ses droits » par acte authentique. Concrètement, le donateur regroupe ses biens dans un acte unique, les évalue au jour de la signature, les attribue en pleine propriété ou en démembrement, puis clôt l’opération : les lots sont définitivement fixés, et chaque enfant reçoit une part intangible, sauf à rééquilibrer la réserve héréditaire lors du décès si de nouveaux héritiers apparaissent.

Cadre légal et formalisme

La donation-partage obéit à un formalisme strict : acte notarié, consentement du donateur et acceptation expresse de chaque gratifié, mention détaillée des biens et de leur valeur, dépôt au service de la publicité foncière pour les immeubles. La jurisprudence rappelle que l’accord unanime des héritiers majeurs est un préalable, sous peine de nullité partielle ; pour les mineurs, le représentant légal signe au nom de l’enfant mais le juge des tutelles peut intervenir lorsque la valeur en jeu dépasse 50 000 €. Enfin, l’acte doit respecter la réserve héréditaire : toute atteinte entraîne une réduction judiciaire après le décès.

Avantages concrets du dispositif

Premièrement, la donation-partage sécurise l’équité : les biens sont évalués à une date fixe, ce qui neutralise les fluctuations de marché – très utile pour des titres non cotés ou des biens agricoles. Deuxièmement, elle évite le conflit successoral : les enfants participent au partage, ce qui limite le risque d’action en complément de part, fréquente lorsque le partage intervient après le décès. Troisièmement, elle fluidifie la transmission intergénérationnelle : le donateur conserve souvent l’usufruit, continue de percevoir les revenus et organise la relève sans rompre le financement de sa retraite. Quatrièmement, elle fait l’économie du droit de partage (2 %) puisqu’il n’y a plus de partage à l’ouverture de la succession. Enfin, les abattements de 100 000 € par parent et par enfant, renouvelables tous quinze ans, s’appliquent pleinement ; couplés à l’exonération de 31 865 € des dons familiaux de somme d’argent pour la primo-accession à la propriété ou la rénovation énergétique, ils créent une double fenêtre d’optimisation.

Limites et risques à anticiper

L’opération est irrévocable : une fois l’acte signé, le donateur ne peut revenir en arrière, sauf rarissimes cas d’ingratitude avérée ou inexécution des charges convenues. La rigidité pèse lorsqu’une évolution familiale – naissance tardive, adoption, divorce – bouleverse le paysage patrimonial ; il faudra alors prévoir une soulte ou recourir à une nouvelle donation pour rétablir l’équilibre, avec un surcoût fiscal. De plus, la fixation de la valeur au jour de l’acte peut se retourner contre les gratifiés si la conjoncture s’inverse : attribuer un portefeuille boursier à son plus bas ou, à l’inverse, confier de la pierre en période creuse engendre des déséquilibres économiques difficiles à corriger. Enfin, les frais notariés, composés d’émoluments proportionnels, débours et droits de mutation, représentent entre 3 % et 4,9 % de la valeur des biens transmis en 2025.

Incidence fiscale et calcul des droits

Sur le plan fiscal, chaque lot donné est taxé comme une donation ordinaire : application du barème progressif après abattements, taxation particulière sur les biens soumis à régime spécial (pourcentage réduit sur les bois et forêts sous engagement de gestion, exonération partielle Dutreil sur les titres de société). L’économie provient de l’exemption du droit de partage de 2 % (CGI art. 750) lorsque le partage se réalise dans le même acte. Le délai anti-abus de quinze ans s’applique : une nouvelle donation avant l’expiration de ce terme réactive l’historique et ajoute les valeurs antérieures dans le calcul. Notons qu’en Corse, l’exonération des droits de partage perdure pour les immeubles situés sur l’île.

Stratégies comparées de transmission

La donation simple, plus souple et révocable sous forme de don manuel, répond aux patrimoines modestes ou aux parents réticents à graver un partage dans le marbre ; elle reste cependant silencieuse sur l’équité globale. Le testament, rédigé sous seing privé ou authentique, offre la faculté de modifier la répartition jusqu’au dernier souffle mais expose les héritiers à une indivision post-mortem et aux droits de partage. L’assurance-vie, hors succession jusqu’à 152 500 € de primes versées avant 70 ans, constitue un atout pour avantager un tiers ou un enfant en difficulté, toutefois les primes versées après 70 ans réintègrent partiellement l’actif successoral. Enfin, le démembrement croisé (usufruit à vie pour les parents, nue-propriété pour les enfants) allège la base taxable de 30 % à 90 % selon l’âge du donateur ; combiné à une donation-partage, il fluidifie la gestion tout en protégeant l’usufruitier.

Études de cas

Dans une famille recomposée, le chef d’entreprise transmet en nue-propriété les titres de sa société à ses trois enfants – deux issus d’un premier mariage, un du second – tout en prévoyant dans la donation-partage une clause de cantonnement pour protéger le conjoint survivant : à son décès, les titres rejoignent directement les lots sans droit supplémentaire. Pour un enfant handicapé, la donation-partage peut inclure une clause d’inaliénabilité temporaire, assortie d’un mandat de protection future, afin de sécuriser sa part. Dans un groupe agricole, la donation-partage permet d’attribuer les terres à l’enfant exploitant, tandis que le capital liquide abonde les autres héritiers ; le pacte Dutreil rural offre une exonération de 75 % des droits si l’engagement d’exploitation est respecté.

Points de vigilance et bonnes pratiques

Avant l’acte, il est crucial de dresser un bilan patrimonial exhaustif, d’actualiser les évaluations et de tester plusieurs scénarios ; un tableau de simulation permet de mesurer l’impact de la hausse des prix de l’immobilier (+4,5 % en Île-de-France en 2024) et la variation du CAC 40 sur un portefeuille titres. Pendant la rédaction, il faut prévoir une clause d’indexation des soultes pour lisser l’inflation, consigner les donations antérieures pour neutraliser tout avantage occulte et conserver une marge de liquidité afin d’éponger les droits sans recourir à un crédit. Après l’acte, un suivi pluriannuel s’impose : ajuster la clause bénéficiaire d’assurance-vie, mettre à jour le pacte matrimonial et réviser la gouvernance familiale.

FAQ

La donation-partage peut-elle inclure un bien détenu en indivision ?

Oui, l’indivision est dissoute dans l’acte ; chaque lot est attribué en pleine propriété ou en nue-propriété selon l’agencement convenu.

Faut-il obligatoirement l’accord de tous les enfants ?

Pour les majeurs, l’acceptation est requise ; si l’un refuse, sa part reste indivise et l’opération demeure possible pour les autres mais perd en efficacité.

Que se passe-t-il si un nouvel enfant naît après l’acte ?

L’enfant peut exercer une action en réduction à l’ouverture de la succession ; il reçoit alors une soulte prélevée sur les lots, sans remettre en cause la validité de l’acte.

Peut-on combiner donation-partage et assurance-vie ?

Absolument : l’acte règle la dévolution des biens existants tandis que l’assurance-vie protège la liquidité future, hors succession, dans la limite des plafonds fiscaux.


Nexco : Votre Expert Comptable Humain et de Proximité à Paris

Chez Nexco, nous nous engageons à offrir un service comptable de proximité, alliant humanité, expertise et outils digitaux. 

Basés à Paris, nous utilisons les derniers outils (digitalisation, IA, ...)  pour garantir une comptabilité fluide et transparente. Notre équipe d'experts-comptables est dédiée à fournir un accompagnement personnalisé, en apportant des conseils avisés pour optimiser la gestion de votre entreprise.

Explorez nos services spécialisés et découvrez comment nous pouvons vous aider :

Avec Nexco, bénéficiez d'une expertise comptable adaptée à votre secteur et d'un soutien continu pour propulser votre entreprise vers de nouveaux sommets.

Expert Comptable Paris

RDV Tel Gratuit

Nexco Expert-Comptable Paris

Comptabilité • Audit • Conseil financier digital

RDV gratuit
Expertise comptable Paris

Expertise Comptable

Tenue, révision, bilan 45 j.

Création d’entreprise

Création d’Entreprise

K-bis 48 h • Statuts & BP.

Conseil financier

Conseil Financier

Reporting temps réel & KPIs.

Devis personnalisé sous 24 h

Demander un devis