
Expertise Comptable
Tenue, révision, bilan 45 j.
Sommaire
Une société civile de moyens mutualise des moyens matériels et humains entre professionnels indépendants, sans exercer la profession en commun et sans partager la clientèle. Chacun reste maître de son activité et de ses honoraires. La SCM facture ou refacture des frais à ses membres selon des règles écrites.
La SCM convient aux professions libérales qui veulent partager des charges sans fusionner : santé, juridique, expertise et conseil, architecture, ingénierie, formation. Elle intéresse des associés de cabinets distincts voulant rester séparés aux yeux des clients. Elle s’adresse aussi à des jeunes structures qui souhaitent accéder à un plateau technique, une assistante et des locaux bien situés, sans engagement capitalistique lourd.
La SCM est moins adaptée si vous cherchez une marque unique, une tarification commune et une gestion de clientèle intégrée. Dans ce cas, d’autres structures prennent le relais, comme la SCP ou la société d’exercice à l’IS.
La création suit un enchaînement simple et rigoureux. D’abord, vous définissez l’objet : mise en commun de moyens, sans exercice de la profession. Ensuite, vous rédigez les statuts : dénomination, siège, durée, apports, répartition des charges, règles d’adhésion et de sortie, pouvoirs du gérant et tenue des assemblées. Vous précisez les apports : numéraire, matériel, mobilier, droit au bail, logiciels. Vous évaluez les apports en nature de façon contradictoire pour éviter tout litige.
Vous signez, déposez le dossier d’immatriculation et publiez l’avis légal. La SCM s’inscrit au registre et obtient un SIREN. Un compte bancaire est ouvert. Le gérant met en place la signature bancaire, les assurances, la comptabilité et les contrats (bail, électricité, télécom, licences logicielles, copieurs, maintenance). Le pacte d’associés complète les statuts pour verrouiller les points sensibles : non-concurrence interne, communication, procédure d’exclusion, rachat de parts, confidentialité.
La réussite d’une SCM tient à des règles de répartition claires et mesurables. Trois familles de clés dominent. Première famille : usage (mètres carrés, postes occupés, temps de secrétariat). Deuxième famille : activité (chiffre d’affaires, nombre d’actes, volumes traités). Troisième famille : hybride (fixe pour les charges communes + variable pour l’usage).
Le budget annuel liste loyers, charges, assurances, abonnements, informatique, ménage, maintenance, salaires et charges du personnel, fournitures, amortissements. Les appels de fonds sont mensuels ou trimestriels. Une régularisation intervient en fin d’année selon la clé retenue. L’objectif n’est pas le profit mais l’équilibre : la SCM doit couvrir ses coûts, sans constituer un bénéfice structurel. Un règlement intérieur décrit la procédure de demande d’achat, la validation des dépenses et la gestion des incidents.
Dans une société civile, la responsabilité des associés est indéfinie et proportionnelle à leurs parts. Les créanciers poursuivent d’abord la société ; si l’actif est insuffisant, ils se tournent vers les associés, chacun à proportion de sa participation. La SCM n’est pas un écran complet. Ce point doit être assumé, assuré et anticipé (contrats, assurances, délégations écrites, plafonds d’engagements, double signature au-delà d’un montant).
La SCM relève par nature de l’impôt sur le revenu par transparence. Elle ne vise pas la marge. Les refacturations couvrent les coûts. Si un excédent apparaît, il suit le régime des sociétés civiles et se répartit chez les associés au prorata des droits. L’option à l’IS reste théorique et rarement pertinente, car la vocation n’est pas lucrativa.
Côté TVA, deux cas dominent. Premier cas : la SCM rend des services à des membres eux-mêmes exonérés par nature (santé, social, enseignement selon périmètres précis). Une exonération spécifique peut s’appliquer aux services fournis à ses membres, sous conditions strictes d’exclusivité et de prix au coût. Elle ne s’étend pas à toutes les professions. Deuxième cas : pour les SCM dont les membres sont assujettis à la TVA (avocats, experts-comptables, consultants, architectes, autres libéraux imposables), la TVA s’applique en principe aux refacturations, avec droit à déduction. La SCM collecte la TVA sur ses refacturations et déduit celle de ses achats. Une cartographie fine des flux évite les erreurs de régime.
Côté social, la SCM peut salarier une assistante, un responsable administratif, un agent d’entretien. Elle effectue la DPAE, produit la DSN et règle les cotisations. Les coûts sociaux entrent dans la base des refacturations aux associés selon les clés prévues. Les associés, eux, restent affiliés à leurs propres régimes (travailleurs indépendants ou assimilés salariés selon leur structure d’exercice).
La SCM tient une comptabilité d’engagement simple, un journal des achats et frais, un registre des immobilisations, et une facturation interne claire. Les factures fournisseurs sont au nom de la SCM. Les refacturations aux associés mentionnent la période, la clé, la base et la TVA le cas échéant. Les procès-verbaux d’assemblée approuvent le budget, la clé, la régularisation, les investissements et la nomination du gérant. Un dossier permanent regroupe statuts, baux, contrats, assurances, délégations et pouvoirs.
La SCM peut louer des locaux, voire acquérir un bien immobilier si les statuts le prévoient, mais elle reste civile : aucune spéculation ni sous-location commerciale déguisée. Elle peut embaucher. Elle peut détenir du matériel lourd, des licences logicielles, des véhicules utilitaires non attachés à une clientèle propre. Chaque actif doit servir l’objet : fournir des moyens aux membres. L’usage par des tiers extérieurs doit rester encadré, facturé au prix de revient et compatible avec le régime de TVA choisi.
Côté avantages, la SCM fluidifie les coûts. Elle donne accès à des moyens supérieurs à moindre prix (plateau, secrétaire, outils). Elle respecte l’indépendance de chacun. Elle se met en place vite avec des statuts adaptés. Elle est lisible pour les banques et les bailleurs. Elle permet l’entrée et la sortie de membres sans bouleverser les cabinets.
Côté limites, la SCM n’exerce pas la profession. Elle ne facture pas les clients finaux. Elle ne porte pas la marque commune ni la clientèle. La responsabilité civile des associés reste engagée à proportion des parts. Le risque de requalification guette si la SCM dépasse son objet (marketing commun agressif, tarifs communs, partage de clientèle, facturation d’honoraires). Le régime de TVA peut devenir piégeux si la SCM mélange des activités exonérées et assujetties sans contrôle fin.
La SCP organise l’exercice en commun d’une profession réglementée, avec une clientèle commune et une responsabilité professionnelle portée par la structure. La SCI porte l’immobilier ; elle n’optimise pas la gestion quotidienne des moyens courants. Le GIE vise la coopération économique et peut convenir à des structures plus grandes, avec un cadre puissant mais des obligations renforcées. L’AARPI (avocats) combine exercice en commun et responsabilité individuelle sur les dossiers. La SCM reste l’outil le plus simple pour partager des moyens sans fusionner les cabinets ni les clientèles.
Cas 1 — Répartition au m² pour le plateau et au temps pour l’accueil.
Budget annuel : loyer 60 000 ; charges 12 000 ; électricité 6 000 ; ménage 6 000 ; matériel 9 000 ; assistante 36 000 charges comprises. Total 129 000. Trois associés occupent 40 m², 30 m², 30 m² ; l’accueil consacre 50 %, 30 %, 20 % du temps à chacun. Répartition loyer/charges/énergie/ménage/matériel au m² (40/30/30), salaires au temps. Les appels de fonds mensuels reprennent ces clés, TVA comprise si applicable.
Cas 2 — Clé mixte fixe + variable au chiffre d’affaires.
Budget 180 000. Fixe commun 40 % réparti à parts égales (trois associés). Variable 60 % au CA. Un associé réalise 45 % du CA, un autre 35 %, le troisième 20 %. Les régularisations de fin d’année corrigent les écarts. Cette clé incite à l’usage réel des moyens.
Cas 3 — SCM avec TVA sur refacturations.
Budget 100 000 HT, TVA 20 000. La SCM collecte 20 000 et les reverse, tout en déduisant la TVA de ses achats. Les associés, assujettis, déduisent la TVA sur les refacturations reçues. La clé d’allocation ne change pas ; seule la mécanique de TVA s’ajoute.
Nous cartographions les moyens à mutualiser et les profils d’associés. Nous choisissons les clés adaptées à votre usage. Nous rédigeons des statuts et un pacte d’associés orientés risques réels. Nous paramétrons la comptabilité, la facturation interne et, si nécessaire, la TVA. Nous formons le gérant et l’assistante à la piste d’audit et aux seuils d’engagement. Nous auditions les contrats critiques (bail, assurances, maintenance). Nous suivons la première année avec un audit flash trimestriel pour corriger la clé et prévenir les litiges.
Non. La SCM fournit des moyens à ses membres. Les honoraires restent facturés par chaque cabinet ou professionnel, en son nom.
Au moins deux. Les statuts peuvent encadrer un plafond et des règles d’agrément pour les entrants.
Cela dépend des membres et des services. Si les membres sont exonérés par nature et que la SCM facture au coût, une exonération peut exister dans un périmètre restreint. Sinon, la TVA s’applique et la SCM déduit celle de ses achats.
Choisissez une base mesurable et révisable : m², temps d’accueil, CA, nombre d’actes. Inscrivez une révision annuelle dans les statuts.
Oui. Elle peut embaucher et refacturer le coût complet (salaires, charges, formation). La gestion suit les règles sociales usuelles.
Responsabilité civile de la SCM (exploitation), multirisque locaux, cyber si SI partagé, et non-usage privatif du matériel. Chaque membre conserve sa responsabilité pro.
Appliquez une clôture intermédiaire : régularisation au prorata temporis, restitution des dépôts, modalités de rachat de ses parts selon les statuts.
Évitez. Prévoyez une fenêtre annuelle de révision, votée en assemblée, avec effet au 1er janvier suivant.
Oui, si les statuts le prévoient. Vérifiez l’objet civil et la capacité financière. La SCM loue ensuite aux membres au prix de revient.
Tarifs communs, clientèle commune, communication commerciale unique, refacturations au-delà du coût, marge non justifiée. Ces signaux font sortir la SCM de son objet.
— Loi n° 66-879 du 29 novembre 1966, articles relatifs aux sociétés civiles de moyens : objet limité à la mise en commun de moyens, sans exercice de la profession.
— Code civil, articles 1832 et 1845 s. : définition de la société et régime des sociétés civiles (responsabilité indéfinie et proportionnelle).
— Fiscalité des groupements de moyens : transparence à l’IR ; TVA sur refacturations sauf exonération spécifique pour services rendus à des membres exerçant des activités exonérées, prix au coût et respect de l’exclusivité.
— Comptabilité : tenue d’un journal, d’un registre des immobilisations, facturation interne avec clés de répartition opposables ; assemblées approuvant budget et régularisation.
— Social : DPAE, DSN, affichages obligatoires, registres et assurances si la SCM emploie du personnel.
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