
Expertise Comptable
Tenue, révision, bilan 45 j.
Avec la promulgation, mi-février, de la loi de finances pour 2025, le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) a subi une mutation importante. Désormais, les amortissements comptabilisés au fil des années doivent être réintégrés lors du calcul de la plus-value immobilière, ce qui alourdit considérablement la fiscalité au moment de la revente. Cet article fait le point sur l’essentiel : l’entrée en vigueur de la réforme, ses effets sur le calcul de la plus-value, les exemples chiffrés et les stratégies pour continuer à profiter de la location meublée.
La location meublée, notamment sous le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), a longtemps joui d’une fiscalité très avantageuse. En plus d’être rentable grâce à la possible location saisonnière (Airbnb, etc.), elle permettait d’amortir le bien pour minorer les revenus imposables, sans pour autant augmenter la plus-value taxable à la revente. Cette spécificité suscitait des critiques : on reprochait au LMNP de déséquilibrer le marché locatif, en incitant des propriétaires à ne louer qu’à court terme dans les zones tendues et en profitant d’avantages fiscaux non accessibles à la location nue.
Dans ce contexte, plusieurs textes ont été discutés au Parlement pour « rééquilibrer » la fiscalité de la location meublée. La loi de finances pour 2025, désormais promulguée, acte enfin la modification la plus redoutée : la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value lors de la revente.
Le Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) est un régime fiscal permettant de louer un bien immobilier meublé, avec des formalités moindres que d’autres statuts. L’imposition s’effectue dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), offrant deux grandes options :
L’un des atouts majeurs du LMNP au régime réel résidait dans la non-prise en compte des amortissements lors de la revente, assurant une double optimisation : impôt quasi nul sur les recettes locatives et plus-value calculée classiquement (prix de vente - prix d’acquisition).
À l’origine, le projet de réforme figurait dans l’article 24 du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Cet article prévoyait la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value, suscitant l’inquiétude des investisseurs. Après plusieurs amendements visant à limiter la portée de cette mesure, l’article avait été rejeté le 8 novembre 2024.
Toutefois, lors des ultimes négociations et débats, le gouvernement a finalement réintroduit la mesure dans un autre article (l’article 86 de la loi de finances 2025). À la promulgation de la loi (mi-février 2025), la disposition est devenue effective. Contrairement à d’autres volets (malus auto, hausse des DMTO, etc.) qui s’appliqueront plus tard, la réforme LMNP est entrée en vigueur dès le lendemain de la publication de la loi au Journal officiel.
Publiée au Journal officiel à la mi-février 2025, la loi de finances est venue préciser quelles mesures s’appliquent immédiatement et lesquelles entreront en vigueur dans les mois à venir. Parmi les nouveautés marquantes :
Pour le LMNP, en revanche, aucun délai supplémentaire : l’article 86 est déjà d’application. Les amortissements antérieurement « non repris » viennent dorénavant diminuer le prix d’acquisition, augmentant d’autant la plus-value imposable lorsque vous vendez.
Sous l’ancien régime, un loueur en meublé au régime réel pouvait, chaque année, amortir la valeur du logement (hors terrain) et celle du mobilier (électroménager, meubles, etc.). Ce mécanisme réduisait fortement l’imposition sur les loyers. À la revente, il suffisait de calculer la plus-value sur la base habituelle : prix de vente moins prix d’acquisition d’origine, sans tenir compte du cumul des amortissements.
Désormais, à compter de 2025, les amortissements déjà déduits doivent être réintégrés dans le calcul de la plus-value. Autrement dit, le prix d’achat net pris en compte pour déterminer votre plus-value sera amoindri des sommes amorties, ce qui gonfle automatiquement la base taxable. Le taux global (19 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux) ne varie pas, mais s’applique sur un montant nettement plus élevé.
C’est le changement phare : quand vous vendez un bien ayant bénéficié d’amortissements (au régime réel), le prix d’acquisition se voit diminué de ces sommes, augmentant de fait la plus-value imposable. Exemple simple :
En parallèle, la proposition de loi anti-Airbnb (PPL 1176) a introduit des restrictions pour la location meublée touristique : abaissement du plafond de 77 700 € à 15 000 €, et réduction possible de l’abattement de 50 % à 30 % pour les meublés non classés. Les villes en zones tendues peuvent ainsi mieux réguler la location saisonnière.
Les évolutions législatives antérieures (Loi Climat et Résilience) imposent désormais aux locations meublées des restrictions similaires à la location nue pour les passoires thermiques (classes F et G). La nouvelle loi de finances 2025 ne modifie pas cette règle, mais confirme la volonté d’aligner les critères DPE entre location vide et location meublée, y compris la courte durée.
Supposons un bien acheté 200 000 € en 2020, dont 40 000 € d’amortissements cumulés après 5 ans. Si vous vendez à 270 000 € début 2025 :
Ce différentiel (40 000 € dans cet exemple) est directement soumis aux 36,2 % d’imposition (19 % + 17,2 %) avant application des abattements pour durée de détention. Les investisseurs qui comptaient sur une cession rapide voient donc leur impôt grimper en flèche.
Malgré ce durcissement, la location meublée non professionnelle conserve plusieurs atouts :
À côté de la loi de finances 2025, la PPL 1176, adoptée en fin d’année 2024, a renforcé l’arsenal anti-location saisonnière dans les grandes agglomérations :
Ces mesures peuvent inciter un investisseur meublé à envisager une location longue durée, sans pour autant renoncer à l’amortissement si l’appartement est toujours classé en meublé. Mais la rentabilité peut être moindre qu’avec Airbnb, d’où l’arbitrage crucial à effectuer.
La loi de finances 2025 marque un tournant pour le LMNP, en rendant la sortie plus coûteuse fiscalement. Toutefois, elle ne signe pas la fin de la location meublée, qui continue d’offrir une rentabilité attrayante, surtout sur une longue durée, d’autant que l’exonération finale après 22 ou 30 ans n’est pas remise en cause. Les investisseurs doivent simplement recalibrer leurs projets, accepter que l’imposition à la revente soit potentiellement plus lourde si la cession est rapide, ou bien capitaliser sur les abattements progressifs pour minimiser l’impact final. Pour les investisseurs qui souhaitent conserver leur bien sur le long terme, l’amortissement demeure un puissant avantage sur les revenus annuels,
Les mesures de la loi anti-Airbnb et l’obligation croissante de rénovation énergétique participent à un mouvement global de régulation du marché locatif. Tout bailleur qui se prépare en amont, en évaluant chaque paramètre fiscal et réglementaire, pourra encore tirer profit du régime meublé et s’adapter sans trop de difficultés.
La question centrale, au-delà du choc fiscal immédiat, est de savoir si votre projet d’investissement supporte une durée de détention plus longue ou si vous préférez réorienter votre stratégie (location nue, LMP, SCI, etc.). Dans tous les cas, un accompagnement par un professionnel (expert-comptable spécialisé en immobilier, conseiller en gestion de patrimoine, etc.) reste conseillé pour calculer avec précision l’impact des amortissements et optimiser votre fiscalité.
La location meublée reste donc attractive pour qui sait anticiper la nouvelle donne fiscale et tirer parti de la période d’exploitation, tout en planifiant soigneusement la revente afin de minimiser l’impact de l’intégration des amortissements. Si vous cherchez à investir ou à céder un bien meublé prochainement, évaluez vos options au cas par cas.
Dans ce nouveau contexte, il est plus que jamais conseillé de vous faire accompagner par des professionnels. Nexco, cabinet spécialisé en comptabilité et en fiscalité immobilière, vous propose :
Contactez Nexco dès aujourd’hui pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé et optimiser votre investissement en location meublée, malgré les changements apportés par la réforme 2025. Notre priorité : vous aider à bâtir une stratégie patrimoniale durable et rentable face à la nouvelle donne fiscale.
Chez Nexco, nous nous engageons à offrir un service comptable de proximité, alliant humanité, expertise et outils digitaux.
Basés à Paris, nous utilisons les derniers outils (digitalisation, IA, ...) pour garantir une comptabilité fluide et transparente. Notre équipe d'experts-comptables est dédiée à fournir un accompagnement personnalisé, en apportant des conseils avisés pour optimiser la gestion de votre entreprise.
Explorez nos services spécialisés et découvrez comment nous pouvons vous aider :
Avec Nexco, bénéficiez d'une expertise comptable adaptée à votre secteur et d'un soutien continu pour propulser votre entreprise vers de nouveaux sommets.
Nexco Expert-Comptable
29 rue du Colisée, 75008 Paris
01 59 13 35 79 • Ouvert 9h–20h
Itinéraire Google Maps
SIRET : 894279652 • Membre de l’Ordre des Experts-Comptables
Comptabilité • Audit • Conseil financier digital
RDV gratuit